LA
FIÈVRE DE L'OR
Transformez-nous
d'avant-garde en élite,
révolutionnez votre vie.
Ne supportez plus,
le poids,
de nos paroles.
PARLEZ.
La
fin de siècle,
pour
mon néant,
c'est
peu de chose.
Je suis,
un courageux,
c'est
à dire,
un déçu chronique.
Un mort de faim.
Hier j'ai ressuscité,
parce
que de toutes façons,
ça
revient au même,
d'ouvrir la bouche et de la fermer.
Je suis,
donc,
le ressuscité,
le robuste à qui le pain a manqué.
Un écartelé par la faim,
le petit,
bout de viande et sa parole,
la
puanteur.
Ne me cherchez pas
hors
de vous,
je
suis invisible,
une espèce de merde intestinale coincée,
un pet mémorable à bout portant,
je
veux dire,
les tambours retentissants de la tachycardie fatale.
Une douleur
inattendue,
en
plein coeur.
Provenir,
je
proviens d'un pays,
où
mourir,
n' était pas suffisant.
Je
suis,
le
profond,
celui qui a cru en la liberté,
l'ambitieux,
férocement attaqué par la fièvre,
celui qui coûtait le plus.
J'ai
comme genre,
dans
la conquête de l'univers,
La Stupidité Illuminée:
ouvrir
la bouche,
et fermer la bouche,
soixante fois par minute,
et
chaque fois,
émettre
un son,
et chaque fois,
produire,
le silence parfait,
la
déviation,
le
nouveau sens.
Un peu plus au-delà de la vérité,
le pouvoir,
n'existe
pas.
Il conviendrait,
alors,
de rationner la haine,
de prévenir, les maladies de coeur.
Haïr,
haïr,
je hais
le pain,
par une espèce
de
rage contre le biologique
et ses drogués éternels,
-malades
sans savoir-
les mangeurs de pain.
J'étais disposé,
je
me rappelle,
à
donner ma vie entière.
Je vivais,
je
vous assure,
entre
cannibales.
J'étais leur roi,
le
plus grand dévoreur de pain,
et ils m'appelaient,
mandibule
battante.
Ouvriers de la fatigue,
assez
de pain,
allons
à la recherche de l'or.
Opposons,
à
la morale de leurs fabriques,
de leurs écoles nationales,
notre
propre morale:
Nous ne croyons pas en la faim,
nous
sommes des survivants,
et nous opposons
aux
vapeurs de leur alcool moisi,
la fumée,
empoisonnée,
de
mes vers.
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