TROISIÈME
MANIFESTE DU GRUPO CERO
La
guerre,
nous
avons tout su d'elle,
nous
en sommes écoeurés.
Les chairs macérées,
les
poitrines ensanglantées,
les âmes,
arrachées
de leur place et lancées,
pour toujours dans le vide.
Depuis nous conseillons,
jamais
plus de racines,
jamais plus pour nous,
l'illusion
d'avoir.
Nous portons en nous la mort,
nous
sommes humains.
La caricature de l'indicible.
Une
guerre des paroles,
contre la biologie,
contre
la physique moderne.
Nous sommes,
la
grande alternative,
le
sexe contratomique.
La vérité,
le
symptôme parfait.
Je
suis,
le seul qui ne change pas,
passe
la mort,
et pourtant,
je
me maintiens jeune.
Passe la merde,
et je conserve encore,
mes
parfums,
mon cul vierge,
ma
femme indemne,
les passeports et l'amour,
en règle.
Poète depuis toujours,
je
n'ai pas eu besoin,
de mon corps pour vivre.
Aux requêtes voraces de la justice,
ai peu à peu répondu par des paroles,
c'est
pourquoi je suis,
la seule pièce du système,
complète.
Mon corps,
n'existe
pas.
C'est,
cette
fois-ci,
pour le prestige que nous sommes venus.
Nous sommes,
les déboucheurs de cloaques,
les crasseux,
les derniers chercheurs de poux,
la risée,
ceux qui ont émigré sans savoir,
les étrangers.
Nous sommes,
mon
amour,
la
grande vague de merde,
contre l'antiquité.
Les chargés de se foutre
de l'enfant terrible,
des belles et délicates petites tasses de porcelaine,
et de ton geste de reine,
entre les plus hautes cimes des arbres.
Nous sommes,
les
barbares,
nous
venons,
pour ainsi dire,
crever les ballons.
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