CHANT
DIXIÈME
Avant
de mourir,
il
faut,
tomber
malade à fond.
Connaître
le mal ultime.
Avoir des
enfants,
du
travail,
des
idéals,
une chose pour laquelle lutter.
Une fièvre intense à l'estomac,
contre tout.
Aprés,
mourir tranquillement.
Connaître
le mal à fond,
nous laisser surprendre par le lever du jour,
par une rage,
des
sens,
contre
la pulcritude.
Connaître,
ma
bien- aimée,
la
vertu du mal.
La furibonde couronne de roses embaumées
et la pâle,
nostalgique
putain,
impardonnable,
folle d'amour.
Ne crains pas,
les assassins,
quand
nous parlons,
nous
parlons toujours du passé.
Ce qui arrive,
est
déjà arrivé,
ce
fut
dans
ton propre regard.
Elle et lui
agonisèrent
dans mes bras
et
toi,
tu étais heureuse.
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