L´AMOUR EXISTE ET LA LIBERTÉ

MIGUEL OSCAR MENASSA 1984


LETTRE A MA PATRIE

Tout est bien et tout est mal
et je ne dirai pas, comme on disait jadis:
un vent fort a détruit notre raison
et je ne dirai pas:
de fortes bourrasques,
ont emporté dans leur sein enneigé le dernier amour.

Une terre se décompose dans la rumeur ailée de mon chant, dans la rumeur d'une tempête sans fin,
un ouragan qui plus qu'annoncer l'avenir,
nous rappelle sans pitié le passé.

Parmi les paroles que je désosse vivantes,
se trouvent celles de ta peau.
Fragrance de citron entre les figues,
petite fragrance d'amour entre les liserons.
Rayon de miel, ton sexe, ouvert,
vert et naturel.

Je t'affronte au fond de ton regard vide,
-ouvriére sarcastique des pâturages-
j'ouvre ta peau
et sur une blessure sanglante de ton visage,
une voie rapide et sûre, entre tes veines,
je laisse tomber mes paroles, venin mortel,
cris démesurés sur ta chair.

Je suis un homme qui mourra sans doute en plein chemin. Amant des parfums, la femme, me surprend toujours.
Un jour quelconque comme cela m'arrivait enfant,
j'écrirai un poéme, j'allumerai la lumiere.
Soleils, étoiles filantes et soleils majestueux,
pour que ta peau saute en morceaux.
Prairie verte et naturelle,
prairie infinie.
Oeil écartelé d'amérique-latine,
paturages glacés en plein printemps,
sous le soleil, exactement, sous le soleil,
tous morts.
                            Sphére de cristal,
petit drapeau bleu et blanc de ma petite patrie morte, 
sous mes yeux, en morceaux de soleil, ton corps ressuscite.

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