LA
FOULE
A
Sergio
On ne sait rien d'elle jusqu'a son éclatement,
la foule tait sa vérité.
On
ne sait rien d'elle,
parce qu'elle n'est pas une femme qui dit:
venez me prendre,
je suis la foule, si commune et vaste,
aimée brutale et naturelle,
sur les crissantes vagues de l'ennui.
La
foule quand elle nait ne laisse rien sur pied.
Un troupeau de paroles,
de sang et de paroles,
de sang jaunatre et de lumiere
et de lait frais
et de lait pourri entre les fleuves
et le pus merveilleux éclatant dans les tripes,
sortant à gros bouillons.
JAUNATRE
liberté
j'erre entre les frontières de ce qui fut douleur.
Toute ruine anéantit mon être.
Je suis,
la voluptueuse agonie des grandes maladies,
agonie où le sang -rouge et percale-
entre dans les yeux,
ou le sang -galop et furie-
laisse dans la poitrine,
un bruit intérieur d'être humain,
incompatible avec les cimes.
Marées
et délires,
hibous nocturnes et hibous de I'amour.
Hibous étourdis par le soleil,
secoués par la violence du soleil,
hibous écartelés.
Imparfaits morceaux de soleil entre tes chairs,
hibou de la liberté,
féminin et féroce,
hibou de la mort. |