DE
FAIM ET DE LIBERTEÉ
NOUS SOMMES DEJA MORTS
Nous
avons déjà été l'aigle nocturne,
touché en plein vol.
Nous sommes maintenant un troupeau de bisons.
Des argents antiques et des solitudes tombent,
sous le murmure de notre folie,
courant vers le futur.
Des idoles de papiers tombent,
des idoles émaillés,
de massifs idoles de pierre tombent,
des monuments, d'antiques idoles.
Des idoles au sperme infini
et aux vagins ouverts aux quatre vents,
tombent des idoles de bronze, des marques historiques, -apparemment
indélébiles- tombent,
sombrent dans nos paroles quotidiennes,
abandonnent leur solitude marmoréenne,
vivent avec nous.
Nous avons été la
meilleure illusion,
la suprême illusion des contrastes.
Au jour nous opposions la nuit.
Au soleil, la lune.
A l'homme nous opposions la femme.
Au sexe, la parole.
Ensuite vint la
mort,
rouge, bordant les couleurs du gui,
altérant les rythmes respiratoires,
le bien, altérant le mal,
rythmiquement altérant, tous les sens.
La mort est venue vivre, tranquillement, parmi nous. Puissante idole parmi
les idoles, dans nos bras,
majestueuse reine de la liberté, el le tombe.
|