LA POÉSIE ET MOI

Miguel Oscar Menassa

 

RÊVER ME REND FOU

Entre papiers et albatros
je vis au rythme de mon ombre.

Rêver me rend fou parce qu'en rêvant
je suis le plus grand des rêveurs.

Je me souviens d'avoir rêvé
des poèmes vies
lucioles désepérées
se clouant
légèrement dans ma potrine.

Et le sang était la beauté de sa couleur
et les plantes de la folie croissaient
et mon père trébuchait dans la nuit
comme dans le rêve cela arrivait au sang.

Mort.
Mort.

Une espèce de génie secret.
Quelque chose qui est né inexplicablement
doit demeurer occulte
et croître parmi les ombres.

Tout est persistant
fugace
félin et proie
avalés par le vent.

La Poésie suit ma trace
jusqu'à atteindre ma vie
de sa voix
pour me dire doucement:
Je suis celle qui t'amènera au-delà
de ton triste sourire sans dents.

Petit humain
je ferai de toi une empreinte
une marque future
un amour sans limites.

Je le confesse
face à tant de solemnité
j'aurai honte de demander
un peu de pain.

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