25
Avril 1982
JE SUIS LE LÉGER
PARFUM D'UNE TERRE
PARFAITEMENT GELÉE
Et
pour ne pas tomber au milieu de la rue
cette nuit
j'écrirai un poème de pierre.
Cette
nuit je m'offre pour toi
calciné dans la douleur
entrecoupé de silences.
Je cherche entre
les paroles ton corps
et mes vers se remplissent de tristesse.
Une silencieuse
tristesse moribonde.
Ocre pierre
massive où je grave
avec une précision insoupçonnée
l'histoire de tes corps:
Faible papillon
multicolore
quiétude
sans ailes
sans ambitions de voler.
Galet roulé
d'une plage morte
plage oubliée par la frénésie de la mer.
Inquiétant désir
que celui de ton corps baîllonné
Inquiétant amour
que celui de ton sexe enterré
sous le sable tranquille de la mer
où le vent ne passera plus.
J'ai connu aussi
ton corps incomparable
ouvert.
Grandes occasions
où tout se détruit
où tout s'oublie.
Ton corps
pétale fragile sur mes lèvres.
Ton corps
plein de multitudes et de bourrasques.
Humaine chair
pour en devenir fou et pour en vivre
ton corps
chair bestiale de lumière
oiseau transporté de joie par son vol.
Ton corps dans
les étreintes.
Baisers où ta
bouche
architecture de la magie
arrache du silence
des bribes
de brefs lambeaux
des hurlements de liberté.
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