INVENTAIRE Je
digere les attentes,
je dévore ton majestueux silence
et je regrette le rire des jours d'avril
où nous aimer était, encore, une promesse. Et,
cependant,
dans I'espoir de manger I'univers,
j'avale les souvenirs de la danse,
furieuse, danse d'amour, entre les villes,
sauvage, danse d'amour, entre les appartements. Nous
étions enlacés, contre le vent,
dans la ville désolée. Tout
était le rythme de nos coeurs.
De temps en temps,
une
fleur tombée,
marquait le passage des années.
De temps en temps, un soleil, une pluie,
annonçaient, des nouvelles saisons,
le commencement. Le jour et la nuit,
étaient la couleur de nos pensées.
Dans les éclatements il y avait toujours de la lumiere
et il y avait toujours, pour les rencontres d'amour,
un clair-obscur dans le bois,
ombres et solitude; tiédeur et lumiere.
Toujours une harmonie parfaite pour les actes simples.
Les actes, chérie,
que nous ne pourrons jamais inventorier.
Tout fut, fumée et joie.
Mystères.
Tout fut, invisible et éthéré.
Sonore.
Tout vie. |